Note de lecture

Le Journal des Poètes, numéro 3, 2025

Le Journal de poètes #3 2025 évoque la mémoire de Léon-Gabriel Gros, dont l’un des poèmes majeurs, Phœnix, a fourni son titre à notre revue.
Le dernier livre d’Isabelle alentour, Chaque jour je lie, je relie, y est également recensé.

Dans un bel éditorial, Jean-Marie Corbusier s’interroge sur la poésie et le pouvoir libérateur du langage :  « Sommes-nous jamais le maître de ces mots dont la limite se manifeste par l’illimité ? Le poème s’inquiète de ce qu’il va affirmer, les mots fuient et laissent des traces

que le poème doit relever. (…) Le poème incertain de lui-même, prêt pour sa disparition, survit dans quelques livres parfois égarés au fond des armoires qui restent fermées ».

Cette armoire ne reste pas fermée pour le Journal des Poètes, revue belge fondée sous sa première version en 1931. Ainsi dans le dossier principal, Gérard Purnelle choisit d’en rouvrir la porte en nous présentant un échantillon d’auteurs publiés dans cette revue au cours du 20è siècle. Dans cette première livraison, il s’agit exclusivement d’auteurs français dont l’œuvre poétique nous est aujourd’hui méconnue, voire inconnue. Ainsi les poètes disparaissent encore plus vite que leurs écrits, et de certains des auteurs republiés ici, on ignore tout, y compris leurs dates de naissance et de décès, ce qui fait d’eux des sortes de fantômes !

Les styles et inspirations sont diverses, souvent marqués par un néo-classicisme à la Paul Valéry ou plus encore par le Surréalisme même si précise Gérard Purnelle les Surréalistes parisiens quant à eux ne furent jamais publiés dans le Journal des poètes :  « on ne s’appréciait guère de part et d’autre d’une frontière idéologico-poétique ».

Parmi les moins méconnus de ces auteurs français, on retrouvera Léon-Gabriel Gros, qui fut rédacteur en chef de la revue « Les cahiers du sud » fondée à Marseille en 1925 et donc presque contemporaine du Journal des Poètes. Deux autres dossiers sont en préparation, l’un avec des poètes francophones et l’autre avec des poètes français dont les noms restent parmi les plus prestigieux qui furent publiés par la revue belge (Reverdy, Max Jacob, Supervielle… ).

Dans la rubrique « Paroles en archipel » on trouvera des auteurs beaucoup plus contemporains et dont les voix elles aussi sont diverses ( Michel Diaz, Lorenzo Foltran, Patrick Hellin, Anna S. Qaani, Yekta). On trouvera aussi les habituelles notes de lecture, dont la première est consacrée à « Chaque jour je lie, je relie » d’Isabelle Alentour. Et enfin à noter dans la rubrique « relire » cette touchante présentation par Carino Bucciarelli d’un auteur tchèque disparu Zbynek Hedja : « Où sont les temps où j’écrivais de beaux vers ! / Je les regrette plus que je ne puis dire, mais ils ne sont plus./ Ils ne sont plus, finis/ et je reste en carafe. / Je suis vieux soudain et je m’étonne/ que cela soit venu aussi vite ».

Nicolas Rouzet

Jean-Jacques Gandini, Le procès Papon, Le passager clandestin

Le 8 octobre 1997 débutait le procès de Maurice Papon (1910-2007) devant la cour d’assises de Bordeaux, après des années de batailles juridiques. C’est en effet en 1981 que les premières plaintes avaient été déposées contre l’accusé pour « crimes contre l’humanité » à l’initiative de victimes ou de leurs descendants…

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Anne Mulpas, Macadam donna (ça me trouble), éditions de Corlevour

Au magnifique catalogue des poètes parus aux éditions de Corlevour, Anne Mulpas vient ajouter une voix très sûre et singulière qui prend ici racine en Terre, Terra, Gaïa ou tapis des vaches, en toutes sortes de décors plantés pour faire entendre en un recueil polyphonique les « trois protagonistes du vivier »

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John Reed, Broadway la nuit et autres écrits, Nada

Le livre de John Reed, 10 jours qui ébranlèrent le monde, a connu depuis sa première publication en 1919 à New York de nombreuses traductions et d’innombrables rééditions, devenant un best-seller international depuis plus d’un siècle. Actuellement, en France, il en existe deux éditions de poche et plusieurs brochées, la meilleure et la plus complète étant sans doute celle des éditions Nada…

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Howard Fast, La route de la liberté, Les bons caractères

Auteur fécond et divers, le romancier et scénariste états-unien Howard Fast (1914-2003), d’origine juive ukrainienne, est l’auteur d’une cinquantaine de romans et de plusieurs recueils de nouvelles. Adhérent du Parti communiste américain, il figure aussi parmi les victimes de la commission McCarthy.

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Mélusine Reloaded, Laure Gauthier, éditions José Corti

Jour chômé_un temps pour soi. Derrière la porte close, choisir un livre, se laisser appeler. MÉLUSINE RELOADED > une fée pour recharger les batteries, trouver des munitions, celles du vivre et du créer. Un conte écoféministe, un roman dystopique… oui sans doute… mais avant tout un geste.

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Gérard Macé, Silhouette parlante, éditions Gallimard, par Etienne Faure

Pour celles et ceux qui ont la chance de lire régulièrement Gérard Macé, c’est toujours le sourire aux lèvres qu’ils abordent un de ses nouveaux ouvrages. Car cette voix très distincte, distinguée, feutrée – et même féroce– nous a habitué à lire avec cette légère distance focale entre les lignes de la vie qu’il donne à voir sous forme d’essais, de notes, de déambulations, de colportages…

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François Bordes, Zone perdue, par Anne Mulpas

Zone perdue – fragments d’itinérance. Je reprends ma chronique. Sa première version date déjà d’il y a trois semaines. A L’ours & la vieille grille. Sa deuxième version s’impose après mon cheminement dans l’exposition Rothko. Me voici au troisième temps du texte, à moins que ce ne soit le quatrième, le centième…

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Étienne Faure, Vol en V, éditions Gallimard – par Anne Gourio

Comme on suit, fasciné, la trajectoire des oiseaux migrateurs, le dernier recueil d’Etienne Faure puise dans le ballet aérien de leur « vol en V » un sens de l’élan, du franchissement, du frayage qui se nuance en légères et souples inflexions au fil des espaces traversés à tire-d’aile…

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Frédérique Guétat-Liviani, Il ne faudra plus attendre un train, éditions LansKine – par Étienne Faure

Ce recueil emprunte son titre à l’une des trois parties qui le composent : si c’était le cas, (passe) ; il ne faudra plus attendre un train. En découvrant cette composition, on pense spontanément à un ensemble où viendrait s’intercaler le texte de (passe). Puis l’œil et l’oreille distinguent vite une même voix, dans ces deux pans, deux partis pris formels différents dans le cheminement de l’écriture de Frédérique Guétat-Liviani.

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Le journal des poètes 1/2022 – par Nicolas Rouzet

Le Journal des Poètes, numéro 1 de l’année 2022 – La langue est aussi frontière, nous dit Jean-Marie Corbusier, pratiquer un art, c’est toujours ouvrir quelque chose qui est présent autour de nous. C’est d’un même esprit d’ouverture que témoignent les poètes luxembourgeois auxquels est consacré le dossier présenté par Florent Toniello. Ici les langues dépassent les frontières, elles se chevauchent…

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