Note de lecture

Justin Delareux, Écrase-mémoire, Pariah, par François Bordes

« Poète n’est pas doué pour habiter le monde, c’est le monde qui l’habite, et fait de lui un éternel passeur d’errances. » Justin Delareux est de ceux-là. Écrase-mémoire, ce livre puissant et original est parsemé de phrases flammes et flêches, de mots qui frappent juste et fort. « On cherche la place pour écrire mais la place a disparu ». Il s’agit bien de la reconquérir, d’ouvrir un espace. Expérimentation de formes, en quatre temps, quatre mouvements, quatre écritures différentes, dont la dernière est photographique. Poème de critique, poème d’attaque et de contre-attaque, d’esquive et d’offensive, Écrase-mémoire ouvre une brèche et lance une tentative de « documenter la fin des temps ». Pour en annoncer d’autres, collectifs, partagés, enflammés. Le romantisme révolutionnaire n’a pas dit son dernier mot. On espèrera simplement qu’il n’oubliera pas, dans sa fougue, certaines cuisantes leçons infligées aux utopies passées par le « crapaud galeux » de la politique. C’est à cette condition que pourra s’ouvrir réellement une nouvelle « métaphysique de la parole » pour reprendre le titre du livre de Brice Parain dont une phrase ouvre ce livre flamboyant d’un auteur à suivre de près. Quelque chose de très nouveau se trame ici, une « autre destination que le récit à nos paroles », un autre espace, à inventer.

François Bordes

François Bordes, Zone perdue, par Anne Mulpas

Zone perdue – fragments d’itinérance. Je reprends ma chronique. Sa première version date déjà d’il y a trois semaines. A L’ours & la vieille grille. Sa deuxième version s’impose après mon cheminement dans l’exposition Rothko. Me voici au troisième temps du texte, à moins que ce ne soit le quatrième, le centième…

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Étienne Faure, Vol en V, éditions Gallimard – par Anne Gourio

Note de lectureComme on suit, fasciné, la trajectoire des oiseaux migrateurs, le dernier recueil d’Etienne Faure puise dans le ballet aérien de leur « vol en V » un sens de l’élan, du franchissement, du frayage qui se nuance en légères et souples inflexions au fil des espaces traversés à...

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Frédérique Guétat-Liviani, Il ne faudra plus attendre un train, éditions LansKine – par Étienne Faure

Ce recueil emprunte son titre à l’une des trois parties qui le composent : si c’était le cas, (passe) ; il ne faudra plus attendre un train. En découvrant cette composition, on pense spontanément à un ensemble où viendrait s’intercaler le texte de (passe). Puis l’œil et l’oreille distinguent vite une même voix, dans ces deux pans, deux partis pris formels différents dans le cheminement de l’écriture de Frédérique Guétat-Liviani.

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Le journal des poètes 1/2022 – par Nicolas Rouzet

Le Journal des Poètes, numéro 1 de l’année 2022 – La langue est aussi frontière, nous dit Jean-Marie Corbusier, pratiquer un art, c’est toujours ouvrir quelque chose qui est présent autour de nous. C’est d’un même esprit d’ouverture que témoignent les poètes luxembourgeois auxquels est consacré le dossier présenté par Florent Toniello. Ici les langues dépassent les frontières, elles se chevauchent…

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