Note de lecture

Matthieu Gimenez, L’étendue de la lumière, par Nicolas Rouzet

Matthieu Gimenez, L’étendue de la lumière, éditions du Passavant, 2023, peintures de Michel Remaud et préface d’Emmanuel Dall’Aglio, 74 pp., 19€

L’étendue de la lumière, c’est celle que parcourt le jour, entre l’aube, midi et la nuit, les trois temps qui ponctuent ce recueil. Il y a quelque chose du veilleur chez Matthieu Gimenez.
Tellurique et sensuel, enraciné à la terre par son enfance : « Je suis né/ à l’heure où les ouvriers avalent le cœur des tomates/ et boivent le vin le plus noir des Corbières, dans une manufacture de peau et d’entrailles. »,
l’auteur semble n’avoir eu de cesse que de « prendre le large ». Un appel du large qui est à la fois celui des grands espaces, de la mer, mais aussi celui de l’espace le plus intime, celui d’une intériorité au bord de la prière. La vocation poétique elle-même pousse à sortir de soi, autant qu’à aller vers soi : devenir un autre à la manière de Rimbaud, se laisser habiter par l’Autre dans l’illumination.
Il y a une belle énergie dans ces vers, beaucoup d’entrain malgré quelques élans de nostalgie : « Ranger la terre. Serrer le vent. Prendre le large. Verbes d’action qui/ accroissent le réel, / le sacralisent ». Fasciné par l’envol, par les oiseaux, le départ, l’instabilité du mouvement, ce poète
(qui est aussi officier de marine) semble nous inviter aussi de façon paradoxale à nous asseoir « au milieu du monde » pour que la vie résonne enfin en nous. Mais pour cela bien sûr, il faut se dessaisir, désapprendre à vivre, afin de prendre conscience de notre bien le plus précieux : notre « aspiration à être/ de ce monde ».

Nicolas Rouzet

François Bordes, Zone perdu, par Anne Mulpas

Zone perdue – fragments d’itinérance. Je reprends ma chronique. Sa première version date déjà d’il y a trois semaines. A L’ours & la vieille grille. Sa deuxième version s’impose après mon cheminement dans l’exposition Rothko. Me voici au troisième temps du texte, à moins que ce ne soit le quatrième, le centième…

lire plus

Étienne Faure, Vol en V, éditions Gallimard – par Anne Gourio

Note de lectureComme on suit, fasciné, la trajectoire des oiseaux migrateurs, le dernier recueil d’Etienne Faure puise dans le ballet aérien de leur « vol en V » un sens de l’élan, du franchissement, du frayage qui se nuance en légères et souples inflexions au fil des espaces traversés à...

lire plus

Frédérique Guétat-Liviani, Il ne faudra plus attendre un train, éditions LansKine – par Étienne Faure

Ce recueil emprunte son titre à l’une des trois parties qui le composent : si c’était le cas, (passe) ; il ne faudra plus attendre un train. En découvrant cette composition, on pense spontanément à un ensemble où viendrait s’intercaler le texte de (passe). Puis l’œil et l’oreille distinguent vite une même voix, dans ces deux pans, deux partis pris formels différents dans le cheminement de l’écriture de Frédérique Guétat-Liviani.

lire plus

Le journal des poètes 1/2022 – par Nicolas Rouzet

Le Journal des Poètes, numéro 1 de l’année 2022 – La langue est aussi frontière, nous dit Jean-Marie Corbusier, pratiquer un art, c’est toujours ouvrir quelque chose qui est présent autour de nous. C’est d’un même esprit d’ouverture que témoignent les poètes luxembourgeois auxquels est consacré le dossier présenté par Florent Toniello. Ici les langues dépassent les frontières, elles se chevauchent…

lire plus